En 2020, l'écran est omniprésent : au travail, à la maison, sur le bureau, au lit... Quel que soit l'appareil que nous utilisons, ordinateur, télévision, smartphone, console de jeux vidéos, nous y sommes continuellement exposés. Par exemple, mon téléphone personnel est pour moi autant un outil essentiel de travail qu'un outil de loisir. Pourtant, l'exposition prolongée aux écrans est assurément mauvaise . Pourquoi faut-il, à défaut de vraiment limiter l'usage des écrans, au moins en réduire le temps d'exposition ?
Lumière bleue et lumière visuelle
Lorsque nous sommes en face d'un écran, une lumière « bleue » est émise jusque vers nos yeux. Il s'agit d'une lumière reproductible artificiellement et invisible à l'oeil nu dont les longueurs d'ondes varient entre 400 et 500 nm. Elle est exploitée afin de paramétrer la luminosité des lampes LED et des appareils digitaux. Sa dangerosité pour l'homme et en particulier ses yeux est à l'étude depuis plusieurs années et est progressivement confirmée :
Douleur et fatigue visuelle : la lumière bleue est douloureuse pour l'oeil lorsque nous plongeons incessamment nos regards dessus. À court terme, nos yeux subissent des effets phototoxiques de l'exposition prolongée aux écrans et à la lumière bleue, ce qui perturbe l'oeil. Nous n'oublierons point de mentionner le fait que regarder un écran la nuit (film, série...) donne l'indication au cerveau qu'il fait « jour » sans que cela ne soit vraiment le cas, d'où un sommeil plus tardif que la normale et un lendemain dans un certain état de fatigue visuelle et physique.
Myopie et risque de dégérénescence maculaire liée à l'âge (DMLA) : l'exposition continue aux écrans abîme à long terme les yeux qui peuvent voir leur vision être réduite (myopie). Pire, la DMLA, maladie de la rétine qui survient fréquemment lorsque l'on atteint un âge avancé et qui endommage sensiblement la vision, a nettement plus de chances d'apparaître en cas de sollicitation excessive des yeux due aux écrans
Addiction aux écrans
Outre la vue qui est affectée, le cerveau aussi peut subir des dommages dus à une surexposition aux écrans. Selon une étude de l'organisme « bleu en lumière ». 60% de la population mondiale dédierait plus de 6 heures par jour à ses appareils digitaux ! L'on remarque cela concrètement partout où nous nous promenons. Que ce soit dans les transports en commun, dans des établissements, en ville, un nombre colossal de personnes est connecté sur son téléphone portable, et nous faisons souvent partie de ce nombre. Cette surexposition cache-t-elle une addiction aux écrans ?
Si cette question se pose pour les adultes, il est déjà certain que les enfants et adolescents peuvent facilement devenir accros aux écrans d'ordinateurs et de tablettes. Dans beaucoup de cas l'usage de l'appareil numérique dans un but ludique se substitue à d'autres jeux ou loisirs davantage ancrés dans le réel tels que le football, la lecture ou les interactions avec d'autres enfants du même âge. L'enfant étant en pleine phase de développement, sa surexposition aux écrans favorise grandement une addiction qui sera difficile de lui retirer ultérieurement. Aussi, un encadrement insuffisant encourage aisément l'enfant à consulter son écran préféré pendant des heures, ce qui n'est pas sans conséquences sur le plan mental, spirituel et social. L'on relate même des cas où des enfants et adolescents font preuve d'une violence particulière (verbale et malheureusement physique) envers leurs parents si l'on leur retire leur « jouet », ce que l'on peut comparer d'ailleurs au retrait soudain d'une drogue. D'autre part, la permission de se servir d'écrans à titre ponctuel, et logiquement après avoir produit divers efforts (bonnes études et bonnes notes à l'école notamment) fait assimiler leurs appareils à des récompenses, ce qui est une fausse bonne idée.
Alternatives à l'écran
S'il est impossible de se passer complètement d'écrans, ne serait-ce que parce qu'ils nous sont utiles sur un plan scolaire, universitaire ou professionnel (lecture d'un livre électronique, écoute d'un vidéo à synthétiser sur un dossier, etc.), il est toujours possible et recommandé de les mettre de côté lorsque nous en avons l'occasion.
Il est bon par exemple de réutiliser de temps en temps des moyens traditionnels de réaliser différentes tâches à accomplir. Se déplacer physiquement à un lieu donné pour obtenir un document au lieu de le demander sur le formulaire d'un site interne, se rendre à une bibliothèque pour vérifier sur place des livres utiles à notre recherche au lieu de se contenter de ressources électroniques, jouer à des jeux de société au lieu de jeux vidéos, sortir à la plage avec ses amis au lieu de seulement échanger avec eux des « textos »... Voilà autant de moyens de se dépenser et de s'amuser sans besoin d'appareil électronique.
Sources:
- Julie P. , 10/2019, « Travail sur écran : quels risques pour la santé ? » [en ligne], Santé sur le net. https://www.google.fr/amp/s/www.sante-sur-le-net.com/travail-ecran-risques-sante/amp/
- Dr. Jean Leid, 10/2016, « Lumière bleue : quels sont ses risques pour les yeux ? » [en ligne], Points de vue.
- S. Duflo, 10/2019, « Addiction aux écrans : familles en souffrance, pouvoirs publics en veille » [en ligne], Médecine & enfance. www.surexpositionecrans.org/wp-content/uploads/2019/12/Médecine-et-enfance-octobre-2019.pdf
- Campagne d'information, s. d., « Ecrans : quels risques pour vos yeux ? » [en ligne], Sur le bon usage des écrans. https://lebonusagedesecrans.fr/les-ecrans-et-votre-vision/quels-risques-pour-vos-yeux/
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